L’Université Johns Hopkins se prépare à des « coupes dévastatrices »

Université Johns Hopkins, située à Baltimore, s’apprête à faire face à des coupes budgétaires fédérales sévères, susceptibles d’affecter la qualité des soins offerts à sa communauté. Cette situation préoccupante est mise en lumière dans une lettre ouverte adressée au personnel et à la population, soulignant une série continue d’annulations, de suspensions et de retards concernant les subventions de recherche.

En mars dernier, l’université a subi une perte de plus de 800 millions de dollars due à des annulations de subventions par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), et depuis le début de l’année, 90 subventions ont été supprimées par d’autres organismes. Ces interruptions ont conduit à une diminution de plus de 50 millions de dollars dans le financement fédéral dédié à la recherche, avec des nouvelles coupes qui arrivent presque chaque semaine.

Conséquences sur la recherche

Le recul dans le financement de la recherche est alarmant, avec une baisse d’environ deux tiers du nombre de nouvelles subventions fédérales comparé à l’année précédente, et ce, malgré une augmentation des soumissions. Les responsables universitaires craignent que cette tendance ne préfigure des coupes profondes dans les programmes de recherche extramurale au sein des Instituts nationaux de la santé, du ministère de la Défense et du ministère de l’Éducation, parmi d’autres établissements.

Impact sur les étudiants internationaux

Johns Hopkins a également exprimé sa préoccupation face aux récentes décisions du gouvernement fédéral visant à révoquer ou à suspendre les visas d’étudiants et de chercheurs internationaux éligibles, considérant cela comme contraire à une longue tradition de collaboration avec des talents du monde entier. Cette incertitude pourrait avoir un impact néfaste sur les étudiants et l’université dans son ensemble.

Pausage des augmentations salariales et gel des recrutements

Face à cette crise financière, l’université a d’ores et déjà suspendu les augmentations salariales pour les employés gagnant plus de 80 000 dollars par an. Un examen de cette mesure sera effectué si la situation financière s’améliore. Par ailleurs, un gel sur les nouvelles embauches a été mis en place, et l’université prévoit de réduire ses projets de construction et de rénovation d’environ 10 à 20 %.

Un coup dur pour l’emploi locaux

En réponse aux coupes dans le financement, Johns Hopkins a largement renoncé à ses effectifs avec l’annonce de 237 licenciements à Baltimore. Cette décision a touché 107 employés de l’université ainsi que des membres du Bloomberg School of Public Health Center for Communications Programs, en plus de 130 autres travailleurs affiliés à Jhpiego, une organisation à but non lucratif pour la santé internationale liée à l’université.

Un phénomène touchant d’autres institutions

Harvard University a également rencontré des difficultés similaires avec la réduction de ses financements fédéraux destinés à la recherche. Le gouvernement Trump a déclaré le mois dernier qu’il ne fournirait plus de subventions à Harvard à la suite d’une “revue complète” de près de 9 milliards de dollars en subventions et contrats fédéraux. Les critiques émises par des responsables soulignent des préoccupations sur l’admission d’étudiants étrangers et la qualité académique de l’institution.

Les subventions de recherche à Harvard sont cruciales et proviennent de diverses sources, y compris des financements fédéraux et des programmes internes qui soutiennent des recherches dans des domaines médicaux variés, allant de l’immunothérapie contre le cancer à la préparation face aux pandémies.

Jeff Lagasse est éditeur de Healthcare Finance News.

Email: jlagasse@himss.org

Healthcare Finance News est une publication de HIMSS.