Alberto Musalem, président de la Réserve fédérale de St. Louis, a exprimé récemment son penchant pour une approche mesurée en matière de politique monétaire. Lors d’un discours à Washington, il a souligné l’importance de surveiller de près les attentes inflationnistes à long terme, ainsi que les risques potentiels pour la croissance économique.
Une approche réfléchie face à l’incertitude économique
Musalem a insisté sur le fait qu’une stratégie patiente permettrait d’atteindre les objectifs d’emploi maximal, de stabilité des prix et d’expansion économique durable. Cette déclaration survient à un moment où des tensions commerciales émergent, notamment avec l’annonce de nouvelles taxes douanières de 25 % sur le Mexique et le Canada, ainsi qu’une taxe de 10 % sur la Chine, projetées par l’administration Trump.
Les implications des hausses tarifaires
Le président de la Fed a noté que l’institution pourrait « ignorer » des hausses temporaires de prix liées aux tarifs, si l’impact sur l’inflation se révèle limité dans le temps. Toutefois, il a précisé que si l’inflation devait se maintenir au-dessus de l’objectif de 2 % ou si les attentes d’inflation à long terme venaient à flamber, une politique monétaire plus restrictive pourrait devenir nécessaire.
Leçons tirées du passé
Musalem a rappelé que les consommateurs américains, au cours des années 1970, avaient perdu confiance en la capacité de la Fed à contrôler l’inflation, rendant difficile l’assainissement de l’économie. Il a également partagé cette préoccupation avec son collègue, Jeff Schmid, président de la Fed de Kansas City, qui a évoqué récemment la nécessité de rester vigilant face aux tendances inflationnistes.
Confiance des consommateurs et croissance future
Les dernières données économiques signalent une vulnérabilité accrue, en particulier sur le marché de l’immobilier et les dépenses de consommation, ce qui pourrait affecter négativement la croissance. Musalem a mis en avant le fait que les données récentes montrent une prudence accrue des consommateurs, ce qui laisse supposer que la croissance pour le premier trimestre pourrait ne pas être aussi robuste qu’anticipée.
Perspectives d’emploi et dynamisme économique
Malgré ces préoccupations, Musalem s’est montré optimiste quant à l’état du marché du travail. Il s’attend à ce que le rapport d’embauche de février, prévu pour la semaine prochaine, indique une hausse modeste de l’emploi tout en maintenant le taux de chômage à 4 %. Son évaluation positive du marché de l’emploi sert de fondement à ses prévisions de croissance, à condition que l’incertitude concernant la confiance des consommateurs et des entreprises ne persiste pas.
Surveillance des attentes inflationnistes
Enfin, le président de la Fed de St. Louis a souligné que, bien que certaines mesures d’inflation à court terme aient augmenté récemment, les attentes d’inflation à long terme semblent rester sous contrôle. Il a averti que les risques d’une montée significative des attentes inflationnistes requièrent une attention soutenue afin de maintenir la stabilité économique.