Économie FAQ

Quelle est la différence entre la théorie monétariste et keynésienne ?

L’économie est une discipline fascinante qui a vu émerger de nombreuses écoles de pensée. Parmi les plus influentes, la théorie monétariste et la théorie keynésienne se distinguent par leurs approches diamétralement opposées sur le rôle de l’argent, de la dépense publique et des politiques économiques. La compréhension de ces deux théories est essentielle pour appréhender les débats économiques contemporains et les décisions politiques qui en découlent. Plongeons dans cet univers complexe pour dévoiler les différences fondamentales entre ces deux écoles de pensée.

1. Les Fondements de la Théorie Monétariste

La théorie monétariste, principalement associée à l’économiste Milton Friedman, met l’accent sur l’importance de la masse monétaire dans l’économie. Selon cette théorie, toute variation de la masse monétaire a un impact direct sur l’inflation et le produit intérieur brut (PIB). La phrase célèbre "L’inflation est toujours et partout un phénomène monétaire" résume bien cette approche. Les monétaristes soutiennent que le contrôle de la masse monétaire est essentiel pour réguler l’économie.

Prenons un exemple. Si une banque centrale augmente la quantité de monnaie en circulation sans un équivalent en biens et services produits, cela entraîne inévitablement une hausse des prix. Par conséquent, l’augmentation de la masse monétaire doit être soigneusement régulée pour éviter l’inflation. Les monétaristes croient aussi que le marché s’auto-régule, rendant ainsi l’intervention gouvernementale souvent inutile, voire nuisible.

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2. Les Principe de la Théorie Keynésienne

À l’opposé, la théorie keynésienne, élaborée par John Maynard Keynes durant la Grande Dépression, insiste sur l’importance de la demande globale pour stimuler la croissance économique. Keynes affirmait que pendant les périodes de récession, lorsque la consommation et l’investissement chutent, il est crucial que l’État intervienne pour soutenir l’économie en augmentant les dépenses publiques.

Un exemple concret de cette approche est le New Deal américain des années 1930, où le gouvernement a investi massivement dans des projets d’infrastructure pour créer des emplois et relancer l’économie. Ainsi, selon Keynes, même si la masse monétaire est relativement stable, le gouvernement a un rôle actif à jouer pour remettre l’économie sur pied.

3. La Vision du Rôle de l’État

Un des différenciateurs clés se trouve dans la vision du rôle de l’État. Les monétaristes favorisent une faible intervention gouvernementale, croyant que le marché libre est plus efficace pour résoudre les problèmes économiques. Au contraire, les keynésiens voient l’État comme un acteur essentiel qui doit intervenir, notamment en période de crise, pour stabiliser l’économie et maintenir l’emploi.

Illustrons cela avec un exemple des récentes politiques de relance post-COVID-19. Les gouvernements du monde entier, suivant une logique keynésienne, ont augmenté les dépenses publiques pour encourager la consommation et éviter une récession profonde. Les monétaristes, quant à eux, auraient pu critiquer cette approche, soulevant des inquiétudes quant aux risques d’inflation à long terme.

4. Les Conséquences Économiques des Deux Théories

Les implications de ces deux théories se manifestent dans les politiques économiques mises en œuvre. Les théories monétaristes ont conduit à une séquence de politiques axées sur le contrôle de l’inflation via les taux d’intérêt, comme la flambée des taux d’intérêt dans les années 1980 pour combattre l’inflation. À l’inverse, les politiques keynésiennes ont souvent entraîné des déficits budgétaires à court terme, mais ont tendance à être perçues comme bénéfiques pour la croissance à long terme lorsque les dépenses sont judicieusement orientées.

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Lors de l’évaluation de l’efficacité de ces deux approches, il importe de noter que les deux théories ont eu des succès et des échecs. L’application de l’une ou l’autre dépend souvent des contextes économiques particuliers et des objectifs politiques en jeu.

Conclusion

La théorie monétariste et la théorie keynésienne offrent deux visions contrastées mais complémentaires pour comprendre et gérer l’économie. Tandis que les monétaristes se concentrent sur l’importance de la masse monétaire et sur les forces du marché, les keynésiens soulignent la nécessité d’une intervention gouvernementale pour stimuler la demande. Ces deux approches continuent d’influencer les décisions économiques tout en nourrissant des débats essentiels sur la meilleure manière d’atteindre la prospérité économique.

FAQ

1. Quelles sont les principales critiques de la théorie monétariste?
Les critiques de la théorie monétariste incluent son manque d’accent sur la demande agrégée et son efficacité limitée dans les périodes de stagnation économique, où l’offre monétaire peut être inadaptée en l’absence d’une demande saine.

2. Pourquoi la théorie keynésienne a-t-elle gagné en popularité pendant les crises?
La théorie keynésienne a gagné en popularité pendant les crises en raison de sa capacité à justifier des interventions gouvernementales pour stimuler l’économie et créer des emplois lors de récessions.

3. Les deux théories peuvent-elles coexister dans les politiques économiques actuelles?
Oui, de nombreux économistes et gouvernements adoptent une approche mixte, intégrant des éléments des deux théories pour répondre aux défis économiques contemporains, cherchant ainsi un équilibre entre régulation monétaire et stimulation de la demande.